MISSION LOCALE VALLÉE DE MONTMORENCY
Témoignages
Des jeunes, des partenaires, des familles, des élus ont accepté de témoigner sur les avantages qu’ils ont trouvé à œuvrer avec notre mission locale…
– Déjà, la création d’un lien. Grâce à la mission locale, je me suis ouverte aux autres, j’ai participé à des ateliers, j’ai compris que je n’étais pas la seule dans cette situation (j’ai d’ailleurs gardé contact avec une personne rencontrée à un des ateliers).
– Un véritable soutien de la part de son conseiller qui vous donne de bons conseils et qui est là pour vous.
– L’offre de parrainage. Il ne faut vraiment pas hésiter. C’est vraiment super si vous trouvez le parrain qui vous convient.
– Les ateliers. Variés, aussi bien pour l’enrichissement personnel (confiance en soi…), le plaisir (krav maga…), que l’avenir professionnel (booster son CV…).
– L’espace de travail. Un endroit tranquille pour effectuer vos recherches sans les distractions qu’on trouve chez nous.
– Les propositions de voyages (que je n’ai malheureusement pas pu effectuer mais qui ont l’air très sympas et enrichissants).
Clara M.
– Je m’appelle Abdelahatif et je viens du Maroc. Je suis arrivé en France à l’âge de 19 ans.
Les cours de FLE à la Mission Locale
Je me suis inscrit à la Mission Locale en 2018 parce que je ne parlais pas français, sauf « bonjour », « merci » et « au revoir ». Je venais 3 fois par semaine à Franconville, avec Milica*. Quand je suis arrivé, c’était dur à cause de la langue et de la solitude, c’est pas comme le bled : là-bas, j’avais mes grands-parents et ils me manquaient. Ça fait un an et demi que je n’y suis pas retourné. Mais ici, les gens sont très gentils et maintenant j’ai des amis français. J’aime parler avec les gens. Des fois, je me sers de Google traduction, ou des mains, pour mimer, on se débrouille ! Les gens me corrigent pour le français et, petit à petit, je m’améliore.
Avec Milica, c’était la première fois que j’osais parler avec des français. J’avais honte de mes fautes. Elle nous faisait faire des jeux de français et peu à peu j’ai parlé. Par exemple, on avait des petites feuilles, avec un mot, par exemple oiseau, on mimait et tout le monde cherchait à deviner le mot.
Etudes
Toute ma vie, j’ai aimé la pâtisserie et la Mission Locale m’a aidé à chercher une école. Aujourd’hui, je suis en CAP au CFA de Villiers-le-Bel. Je commence à 8h30, une heure de pause à 12h et on finit à 18h30. J’aime bien ! J’ai fait un stage à Cormeilles à la boulangerie Pain Béni. J’ai beaucoup aimé et le chef m’a donné toutes les recettes. Il y a beaucoup de clients, parce que c’est à côté de la gare, je prépare et des fois je vends le matin : pâte à choux, chouquette, fraisier, pain au chocolat, les éclairs au chocolat, les éclairs au café. D’ailleurs, le gâteau aux trois chocolats, j’aimerais apprendre à le faire.
Avant de trouver mon école, j’ai fait 4 mois de nettoyage. J’ai pas honte de le dire, c’est un travail honnête mais je veux vivre de ma passion.
Je fais le CAP et après je verrai, je finis le Bac Pro, les cours ne sont pas trop durs parce que les profs sont gentils, ils m’expliquent. Je fais le FLE à l’école, 1h par semaine, c’est obligatoire parce que je fais beaucoup de fautes. Pour la lecture, je me débrouille un peu. Dans le cours, il y a des indiens, des pakistanais, des africains… je me sens moins seul !
Après mes études, je veux travailler ici en France. Je voudrais ma pâtisserie, et c’est moi qui préparerais tout. J’apprendrai plus tard à faire un peu de boulangerie.
Abdelahatif
– J’ai redoublé deux fois, été dans cinq collèges différents, j’ai fait tous les types de collèges qui existaient puisque j’ai changé sept fois (oui certains m’ont accepté plusieurs fois) mais j’avais décroché scolairement, j’étais souvent absent, ce n’était pas fait pour moi.
Après beaucoup de galères mais en m’accrochant, j’ai décroché mon Bac pro Commerce avec mention bien. Pourtant, mes expériences pro m’ont fait comprendre que ce n’était pas fait pour moi. Je me suis demandé si je devais reprendre mes études ou pas. J’ai fait un bilan de compétences payant sur un site partenaire de l’Etudiant. D’un point de vue financier, j’ai eu 0/10, j’avais ma confirmation : je ne voulais pas un métier lié à l’argent.
Ça m’a été très utile pour la connaissance de moi et de ce que je recherche en entreprise. Les propositions d’études étaient soit BTS tourisme, MUC (Management des Unités Commerciales), NRC (négociation relation clients), mais ça ne me tentait pas vraiment. Mon père me disait de faire quelque chose, de ne pas perdre une année. J’ai donc fait les démarches d’inscription, mais je me rendais compte que je ne tiendrais pas 2 ans.
Mon meilleur ami était inscrit à la Mission Locale Vallée de Montmorency et il m’a dit que je pourrais peut-être m’y inscrire pour y trouver de l’aide. C’était en septembre 2018 à Franconville. Ça a été super rapide pour trouver des pistes intéressantes ! Mon projet professionnel était de me rapprocher d’un métier humain et social, et en même temps, mon projet personnel était mon envie de partir un an dans un pays anglophone. Ma conseillère a pris les deux en compte et m’a parlé du service civique.
Pour la première fois, j’ai su que je pouvais partir à l’étranger pour une mission de type service civique. J’imaginais que ça ne concernait que des métiers d’artisanat, alors que ce n’est pas seulement ça. En rentrant chez moi, j’ai regardé sur le site du gouvernement qui regroupe les
offres de service civique, il restait 3 ou 4 annonces et deux semaines pour candidater. J’en ai vu une d’une durée de 11 mois qui parlait d’andragogie, c’est-à-dire de l’éducation pour les adultes, de donner des cours de français, et d’avoir des outils pour aider les enfants de ces adultes dans leur apprentissage afin d’obtenir le diplôme du GED (équivalent du bac) pour les adultes. Comme moi et les cours c’était pas ça, trouver une association qui travaille sur cette question-là avec une autre façon d’enseigner, ça m’a plu. J’ai postulé et j’ai été pris ! Je n’avais jamais pensé au Canda pour partir, mais en tombant sur l’offre, ça m’a interpellé.
Ce que je retiens, c’est que ce service civique m’apporte de la confiance en soi et de l’autonomie. C’est mon premier voyage seul, en dehors de chez mes parents, c’est l’aventure. Ce qui me plait aussi, c’est que je fais pas mal de photos et que j’ai rencontré des cinéastes et des photographes qui veulent m’aider et m’encouragent dans cette voie. Même à l’association, on m’a proposé de prendre les photos des différents évènements. Je vais réfléchir à comment faire pour que cette expérience soit valorisante pour le futur.
Léo F.
– Je m’appelle Kadjidia et j’ai eu l’opportunité de partir à Milan avec la Mission Locale et les associations Parcours le Monde.
Mon parcours
Au départ, j’ai fait un CAP vente que j’ai obtenu. J’ai fait des demandes pour des lycées, pendant un an, mais elles sont restées sans réponse, alors j’ai cherché du travail. Je me suis inscrite en Mission Locale et mon conseiller m’a aidé pour mes démarches de recherches de lycées en m’orientant vers le CIO par exemple.
Un jour, j’ai reçu un message de la mission locale pour parler de différentes possibilités de partir en voyages. Parmi les destinations proposées, il y avait l’Irlande qui m’intéressait. J’ai donc envoyé ma candidature. Je suis passée devant un jury à Argenteuil et Muriel, la conseillère référente de la mobilité à la Mission Locale, a appuyé ma candidature. Finalement, comme j’avais pris italien au lycée et que mon projet professionnel était plutôt tourné vers la mode, on m’a proposé l’Italie. Je me suis dit que c’était aussi l’occasion de découvrir le milieu de la cosmétique puisque ce voyage avait pour objectif de réaliser un stage dans le pays. En octobre 2018, on a eu quelques cours d’italien et de préparation au départ et c’est là qu’on m’a annoncé que je ferais mon stage chez Marionnaud. Pour préparer le départ et constituer le dossier, on m’a demandé mon extrait de casier judiciaire, de fournir une photo d’identité et de faire une demande de sécurité sociale européenne, sinon tout était pris en charge.
Une fois sur place, une informatrice de Parcours le Monde était en contact avec nous à tout moment : on lui parlait par WhatsApp. Si on avait un problème, on savait qu’on pouvait la joindre. Elle prenait aussi régulièrement des nouvelles, pour savoir si le stage se passait bien.
Le stage en entreprise
J’avais peur d’être mise de côté, mais finalement, mes collègues adoraient la France et les Français. Le premier jour, j’ai observé, puis j’ai rapidement commencé à parler avec les clients, puis à faire des
ventes ce qui m’obligeait à pratiquer mon italien. J’ai même eu un cadeau de bienvenu. Mes horaires de stage, c’était 10h à 18h30 la semaine et 11h à 19h le samedi. Je devais m’habiller tout en noir, me parfumer et mettre du rouge du rouge à lèvre : c’est le dress code.
J’ai eu l’occasion de rencontrer le grand responsable Marionnaud qui m’a demandé comment je trouvais Milan. J’étais contente, surtout quand on m’a dit que je travaillais bien ! Le jour où je suis tombée sur des clients français, ça m’a fait du bien quand même. Mes collègues m’apprenaient l’italien et moi le français. La responsable, Carmen vérifiait souvent si tout allait bien. Un jour, je pensais que j’avais fait quelque chose de mal parce qu’elle m’a appelée devant tout le monde. En fait, c’était pour m’offrir une trousse Dolce Gabbana en cadeau sur laquelle j’avais flashé ! Je n’ai jamais eu une responsable aussi sympa. D’habitude, il n’y a pas ce feeling, alors que là, comme elle était accessible, j’ai pu lui poser des questions sur le métier, des conseils, etc. Je ne pensais vraiment pas être aussi bien dans mon lieu de stage. Ces trois semaines ont été une belle expérience ; j’appréhendais mais ça s’est finalement très bien passé. J’ai vraiment pu apprendre le métier et l’envers du décor. Finalement, l’approche avec les clients n’a pas été trop difficile même si je pense que j’aurai pu faire plus de ventes si j’avais mieux maîtrisé l’italien. Des fois, je n’arrivais pas à tout comprendre, que ce soit avec les clients ou mes collègues, mais on s’est toujours débrouillés et finalement j’ai quand même progressé.
J’aurais aimé partir pour trois mois, pour maitriser plus la langue, et même pour rester avec les filles, parce qu’elles étaient adorables et hyper attentionnées. C’était la première fois que la boutique recevait une stagiaire étrangère et, du coup, comme ça s’est bien passé, ils veulent en accueillir des nouveaux. Ça m’a vraiment fait plaisir de savoir que je laissais un bon souvenir derrière moi. Lors de mon départ, la responsable a même un peu pleuré et m’a demandé de rester. J’aurai bien voulu.
Comme un jour, on s’était fait un restaurant avec mes collègues, j’en avais profité pour faire une vidéo et tout le monde m’avait demandé mes réseaux sociaux. Depuis, on continue à se donner des nouvelles.
Je pense vraiment que c’est une opportunité à saisir et qu’il ne faut pas avoir peur. Evidemment, au départ, le premier jour surtout, ce n’est pas évident, mais une fois que vous partez, profitez, parce que 3 semaines ça passe vite. Et puis, ce n’est que du plus sur le CV et on a moins d’appréhension à partir à l’étranger.
Je ressentais, avant le départ, le besoin d’aller à l’étranger, parce que j’avais l’impression que tout était négatif, que je n’arrivais à rien ici, je me sentais nulle, et là-bas j’ai pris un nouveau départ. J’ai appris à être autonome et à prendre moins mal les choses. Ça m’a fait du bien, je me sentais libre, j’avais moins de pression. Aujourd’hui, je suis de nouveau en recherche d’emploi mais cette expérience m’a conforté dans l’idée que je voulais travailler en vente de cosmétiques. J’ai désormais plus confiance en moi.
Kadjidia
– Le parrainage de jeunes dans le cadre de la mission locale m’a beaucoup apporté. Dans le cadre de ma vie professionnelle, en ma qualité de recruteur, j’étais d’un côté de la barrière qui nous investit d’un certain pouvoir.
Œuvrer pour accompagner ces jeunes souvent en situation de difficulté face à l’emploi, m’a permis d’appréhender une certaine réalité que l’on ne saisit pas toujours lorsque l’on recrute.
Vous aimeriez témoigner de votre expérience à la MLVM ?
C'EST POSSIBLE !
À l’écrit, en format podcast ou vidéo, que vous soyez un(e) jeune suivi(e) par la Mission Locale, anciennement suivi(e), un partenaire, une entreprise, vos témoignages racontant votre parcours, votre manière d’être en lien avec nous, nous intéresse !
PODCAST
Les héros du quotidien
PODCAST
L’avenir de la jeunesse face au réchauffement climatique
PODCAST
La représentation des jeunes dans le cinéma et les séries